Le projet CARES est un projet visant à contribuer à améliorer l'état de santé de la population de la Casamance et en Guinée-Bissau, à travers le renforcement des capacités des systèmes de santé dans la prise en charge clinique et communautaire des problèmes liés au VIH, au virus de l'hépatite B (HBV) et le papillomavirus (HPV).
Ce projet a pour vocation de contribuer aux efforts du Sénégal et de la Guinée Bissau pour l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD), notamment l’Objectif 3 visant à permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.
Plus spécifiquement, il participer à l’accélération des efforts des pays de l’Afrique de l’Ouest (Sénégal et Guinée Bissau) pour l’atteinte des objectifs ONUSIDA 90–90–90 en 2020 et se placer sur la bonne trajectoire pour mettre un terme à l’épidémie de SIDA d’ici à 2030.
Basé sur une collaboration existante entre ENDA-Santé et les services de santé des régions de la Casamance, l'Université Assane Seck de Ziguinchor ainsi que l'ONG Luxembourgeoise SAN/ACCESS, le projet CARES est mis en œuvre en élargissant le partenariat à plusieurs autres partenaires tels que le Luxembourg Institute of Health (LIH), le Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL), la Fondation recherche sur le SIDA et le Laboratoire National de Santé du Luxembourg (LNS). Cette approche partenariale multi- acteurs et innovante est l’exemple concret d’une stratégie pour l’atteinte de l’Objectif 17 de développement durable.
De plus, le projet permet une collaboration inter-pays entre le Sénégal et la Guinée Bissau ce qui favorise l’intégration de ces deux pays et le renfoncement de la résilience et des capacités des deux pays à faire face ensemble à des problèmes et urgences en santé publique.
Pour sa mise en œuvre le projet CARES s’articule principalement autour des stratégies suivantes : renforcement de l’expertise et des pratiques des professionnels de santé, de l’échanges d’information, de la formation au Luxembourg et sur site (en Casamance et en Guinée Bissau) avec des équipes conjointes (Luxembourg - Sénégal), le renforcement des équipements des structures sanitaires pour la recherche clinique, le diagnostic et traitement des patients, la conduite de recherche et le renforcement de la synergie entre les structures sanitaires et les ONG partenaires du projet.
Ces approches stratégiques structurent les interventions des trois (3) composantes programmatiques du projet :
1- Pour le VIH/ SIDA, il s'agit d'appuyer et de développer les capacités des structures sanitaires de la région médicale et de l’université de Ziguinchor pour l'élucidation/analyse des types de résistances aux traitements antiviraux des virus VIH-1 et VIH-2, et d'analyser l'impact qu'aurait l'introduction d'un traitement par Dolutegravir en première ou deuxième ligne sur cette problématique de résistance VIH-1 et VIH-2. ENDA conduira en parallèle une enquête sur la stigmatisation/discrimination des PVVIH et son impact sur l'adhérence et les résistances.
2- Le virus HBV est la première cause de mortalité par maladie du foie en Afrique de l'Ouest et sa prévalence en Casamance est de l'ordre de 10-12%. La transmission verticale, prévenue par vaccination néonatale, sera encore réduite en traitant par Tenofovir les femmes enceintes à charge virale élevée. 10-15% des porteurs du virus nécessitent un traitement par Tenofovir pour ne pas mourir de cirrhose ou de cancer du foie. Ce programme va développer et mettre en place un algorithme de dépistage précoce et traitement des porteurs de virus nécessitant un traitement en Casamance, dans la population générale et chez des groupes cibles à risque élevé.
3- Le papillomavirus (HPV) cause le cancer du col de l'utérus, premier cancer en nombre et en cause de mortalité au Sénégal. Il peut être prévenu par vaccination des jeunes filles. Pour les femmes déjà porteuses du virus, un dépistage précoce du virus et des lésions du col de l'utérus qu'il cause permettra de prévenir ce cancer ou d'en faire le diagnostic à un stade où il peut encore être guéri. L'introduction du dépistage du virus par frottis, de la cytologie et du traitement par anse diathermique tels que prévus dans le plan national contre le cancer dans la région médicale de Ziguinchor permettra de montrer la faisabilité et l'extension à l'échelle régionale.
Ce projet est prévu pour une durée de 4 ans, terme auquel il sera intégré dans les services de santé publique du Sénégal et de la Guinée Bissau.